Azéma : Un clin d'oeil à la France en défiant le Haka ? Secret défense…
PAR Les Barbarians
Le 09 Octobre 2017
Franck Azéma, champion de France en titre avec l’ASM Clermont Auvergne, formera avec son compère Bernard Goutta le 10 novembre prochain un duo 100% Catalan à la tête des Barbarians. Pour notre site internet, il revient sur la venue des Maoris All Blacks à Bordeaux…
Franck, comment avez-vous appris votre nomination en tant que sélectionneur des Barbarians ?
Denis Charvet, m’a téléphoné pour me proposer de rejoindre la sélection des Barbarians qui affrontera les Maoris All-Blacks en novembre. Comment refuser une telle opportunité ? J’étais très fier d’être sollicité par cette institution. Les Barbarian Rugby Club, c’est quelque chose de très rare, de très important dans le paysage rugbystique. De par ce qu'il dégage sur le terrain, de par sa réputation et tout l’héritage qu'il représente. Je suppose que ma nomination doit être la conséquence de la saison passée et tout le travail que nous avons accompli avec l'ASM. C’est une belle récompense, je suis vraiment très touché.
Vous allez donc affronter les Maoris All Blacks pour votre premier test match international. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je n’ai pas eu la chance d’avoir été Barbarian en tant que joueur et n’ai jamais eu l’opportunité d’entraîner à ce niveau. Je suis donc absolument ravi de relever ce défi… De prime abord, je pense que ce sera un match âpre ! Culturellement, c’est fort, une très belle affiche. Ces « Baby Blacks », à la manière de leurs ainés, produisent un rugby de très grande qualité, très technique ; mais avec aussi beaucoup d’engagement, de férocité, un énorme volume de jeu. Il va falloir être prêt, précis… En gardant toujours en tête le but de cette sélection : se faire plaisir et en procurer aux spectateurs de Chaban.
Joueur, auriez-vous aimé porter ce maillot ? Que représente-t-il pour vous ?
Je suis très lucide là-dessus : joueur, je n’avais pas le niveau pour faire partie de cette équipe. Mais il est évident que j’aurais adoré en être ! Quand on voit les grands noms qui ont porté cette tunique… Les Baa-baas ont toujours prôné le jeu à la main, mis en avant la notion de plaisir et de sacrifice pour les autres. On ne pense plus à soi, on veut faire briller le copain à nos côtés. J’adhère complètement à ces valeurs.
Vous serez associé à votre ami de l’USAP, votre adjoint à Clermont maintenant, Bernard Goutta. Bernard a déjà été capitaine des Barbarians, en 2004, lors de la défaite face à l’Australie à Jean Bouin (15 - 45). Vous a-t’il déjà parlé des particularités de cette équipe ?
Nous en avons longuement parlé, évidemment, et je crois que Bernard n’a toujours pas accepté cette défaite (rires). Plus sérieusement, je suis très content de pouvoir partager cela avec lui. Il va falloir être à la hauteur de l’évènement, car si être Barbarian c’est avant tout du plaisir, lié à un certain folklore, il faut aussi gagner les matchs ! Nous allons tout faire pour préparer au mieux cet évènement et l’expérience de Bernard nous sera utile. Nous essaierons d’avoir un maximum de cohésion en très peu de temps afin de livrer bataille sans retenue aucune…
Justement, quelle stratégie comptez-vous adopter face aux Maoris ? On sait la difficulté de construire une équipe en si peu de temps. Et pourtant, les Barbarians font souvent des miracles…
Je n’ai pas la prétention d’apporter une stratégie particulière. Nous allons simplement insister sur la précision dans les gestes, la cohésion d’équipe. Fixer des repères communs pour fournir un rugby de qualité. Je pense que cela dépendra surtout de ce que nous aurons envie de vivre ensemble, et que cela se répercutera naturellement sur le terrain. Quand on voit le match de l’an dernier contre l’Australie, le niveau d’engagement des joueurs, leur sens du sacrifice, il faudra faire aussi bien... Est-ce possible ? Nous verrons. Mais je l'espère.
De manière plus légère, vous êtes vous préparé aux fameux touchés sur la plage ? Tout va bien niveau condition physique ?
Je vais surtout essayer de ne pas me claquer bêtement ! D’autant plus que j’ai cru comprendre que Denis Charvet a toujours ses pattes de vingt ans ! (Rires) Les touchers improvisés, cela fait partie de l’histoire, de l’équilibre des Barbarians. Il me tarde de voir ça !
Les Maoris All Blacks, c’est aussi le fameux Haka… Comptez-vous faire un clin d’oeil à l’équipe de France qui s’était illustrée en défiant les Blacks en 2007 et 2011 ?
Secret défense. Nous allons en parler avec les joueurs, voir si ils ont quelque chose en tête… Nous avons beaucoup de respect pour ce Haka, mais il faut savoir en jouer aussi, voir ce qu’il y a moyen de faire. Etre Barbarian, s’est se comporter de manière décalée, originale. Peut-être que vous serez surpris !
Si vous deviez qualifier l’équipe des Barbarians en un mot ?
Partage.
Et cet esprit atypique ?
Plaisir.
Pour conclure, qu’espérez-vous retirer de cette expérience, en plus du numéro de Laurent Pardo ?
Au risque de vous décevoir, je crois que je l’ai déjà... (Rires) Ma vision du rugby s’est toujours construite autour des rencontres que j’ai faites, sur le terrain et dans ses à-côtés. Les Baa-Baas, c’est un nouveau cadeau, une opportunité d’échanger, de partager avec des gens venus dans la même optique que moi. Le but, au fond, c'est d'en garder des souvenirs remarquables...