go_up

partager cette page sur :

08


JUIN

Afrique du Sud 1996 - Kronfeld en vedette (2/3)
PAR Francis Deltéral et Gilles Navarro

Le 08 Juin 2017

Barbarians 30 - 22 Afrique du Sud, le 23 Novembre 1996 à Brive


Les retrouvailles avec les champions du monde en titre, à Brive quatre ans plus tard (1996), furent plus cordiales. Enfin, en dehors du terrain. Cette fois, le match était en lever de rideau de la tournée, les Springboks ayant annoncé qu’ils voulaient gagner tous leurs matches. Pari perdu d’entrée (30-22) face à des Barbarians avec leur jeune capitaine Marc Lièvremont, pas peu fier d’emmener derrière lui Philippe Sella, exilé aux Saracens, qui fêtait là sa « 112e sélection ».


À ce moment-là, Marc Lièvremont était loin de se douter de son destin national : « Devant ma famille, devant ma femme, c’était extraordinaire, raconte le futur entraîneur de l’équipe de France. Je ne sais pas si mes coéquipiers du jour se souviendront de ce match mais moi, il m’a marqué. J’étais très ému. J’étais très impressionné de côtoyer les anciens de 1977, dont je buvais les paroles. Impressionné de faire mon entrée sur le terrain devant Sella et Kronfeld, lequel m’a donné sa cravate des Blacks. »


Ah ! Josh Kronfeld, le formidable troisième ligne des All Blacks, une des vedettes de la Coupe du monde 1995, où il avait fait rêver tous les troisièmes lignes de la planète. « Pour nous, raconte Laurent Mazas, c’était énorme. C’était une star. Un honneur de jouer avec lui. » D’autant que Marc Dal Maso comprit très vite que c’était aussi une cible privilégiée pour les Springboks : « D’entrée, j’ai halluciné, dit-il. Ils le cherchaient. Sur le premier ruck, j’ai senti les genoux qui le visaient. Dès qu’il était au sol, ils essayaient de l’attraper, de lui faire mal. Il était partout, se jetait sur tous les ballons. Les autres, c’étaient des tueurs d’hommes. Après le match, il nous a expliqué qu’il n’avait pas peur, que c’était normal, que c’était toujours comme ça contre les Springboks. »


Ce jour-là, Josh Kronfeld fit l’unanimité et l’admiration de Pierre Triep-Capdeville, qui commençait juste « à mettre le nez à la fenêtre », selon ses propres termes. « Nous venions tout juste de basculer dans le professionnalisme. Il y avait encore un esprit amateur. On parlait d’autre chose que de contrat et de pognon. Ce fut une soirée mémorable. » Sauf pour Franck Corrihons, victime d’une collision avec son partenaire argentin Mauricio Reggiardo, qui resta quatre jours en observation à l’hôpital de Brive, à cause d’un traumatisme crânien et d’une fracture du sinus. « Que m’importe, j’avais joué avec des extra-terrestres, rappelle-t-il. Et ensuite j’ai été très entouré par le docteur Pêne, Rives, Blanco et Serge Kampf. Pour moi, Brive reste un moment fort. »


nous suivre sur
|
inscription à la newsletter
|