Aurélien Rougerie : « Pour faire honneur à Serge Kampf… »
PAR Les Barbarians
Le 26 Octobre 2016
Aurélien Rougerie, capitaine des Barbarians et prêt à défier l’Australie à Bordeaux.
Vous avez été sélectionné et nommé capitaine de l’équipe des Barbarians qui défiera l’Australie le 24 novembre à Bordeaux, qu’est-ce que cela vous fait ?
C’est un grand honneur et c’est avec une grande fierté d’avoir appris cette sélection, qui plus est en tant que capitaine. Ce sera un rassemblement teinté d’émotion, car c’est le premier match des Barbarians depuis la disparition de Serge Kampf en mars dernier… Nous défierons l’Australie pour lui, mais sans oublier les valeurs qui lui étaient chères : la convivialité, l’amitié, le plaisir du jeu.
Plaisir décuplé, j’imagine, par le faitde disputer un dernier match international après votre longue carrière en équipe de France ?
C’est un immense plaisir en effet. Après, il va falloir se hisser encore au plus haut niveau ! Cela sera certainement très dur et nous aurons peu de temps pour nous préparer. Il faudra que nous soyons efficaces et que nous allions au plus juste, à l’essentiel.
Et donc limiter les excès lors du rassemblement d’avant le match…
Il va falloir faire gaffe, c’est sûr ! (rires) Mais il faut aussi que la cohésion du groupe prenne vite, et nous allons devoir passer un peu de temps ensemble…
À 36 ans, garder un tel rythme de croisière ce n’est pas commun… Comment expliquez-vous une telle longévité ?
J’ai la chance d’avoir un staff à Clermont qui est très à l’écoute et qui me ménage des temps de repos. Nous sommes sans arrêt dans l’échange et je crois qu’avec la passion que j’ai pour ce sport, c’est ce qui me permet vraiment de durer. C’est très agréable de continuer à jouer à trente-six ans.
Donc pas de corticoïdes pour vous ?
Pas encore ! (Rires) Mais cela viendra peut-être, allez savoir…
Jouer l’Australie, cela a toujours une saveur particulière ?
C’est toujours un immense plaisir de jouer contre les meilleures équipes du monde. C’est une façon aussi de se mesurer aux équipes de l’hémisphère sud pour savoir où est-ce que nous en sommes. En tout cas, c’est toujours un moment capital dans une carrière de défier l’Australie, même si mes souvenirs avec l’équipe de France remontent à loin maintenant. Il me tarde déjà d’être sur le terrain avec les Baa-baas pour m’en créer de nouveaux. Je crois qu’au rugby, nous avons tous le même langage et que cela va très bien se passer.
Quels souvenirs gardez-vous de vos deux matchs avec les Barbarians face à l’Argentine en 2007 et les Samoa en 2013 ?
L’Argentine cela n’a pas été un très grand souvenir, car nous avions pris une déculottée à Biarritz, je m’en souviens encore. Je me rappelle aussi du match à Clermont, devant « mon » public. Celui-ci en revanche est bien meilleur : nous avions mis un point d’honneur à battre les Samoa malgré le déluge qui s’abattait sur la ville. Nous avions gagné d’un point et passé d’excellents moments à Clermont. Cela reste gravé dans ma tête.
Si vous deviez ne garder qu’un seul moment, un fait de match, une anecdote, une bringue…
Il n’y en a pas qu’un ! Et puis je ne veux pas en garder qu’un, je veux tous les garder en mémoire. Ce sont des moments incroyables que l’on passe ensemble. Et il ne faut pas trop les dévoiler… Parce que ce qui se passe avec les Barbarians reste avec les Barbarians ! (Rires) C’est pour cela que ce club est mythique et que tous les joueurs veulent en être…
Justement, que représente pour vous l’esprit Baa-baas ?
Avec les Barbarians, le rugby, le partage et la convivialité sont au centre de toutes les attentions et c’est toujours des moments très agréables à vivre. En club, on est toujours en train de se mettre la pression avec des objectifs de haut niveau, de résultats, en Top 14 ou en Coupe d’Europe. C’est toujours plaisant de marquer une coupure, de pouvoir se rassembler, profiter du moment avec ces hommes passionnés de rugby. Encore une fois nous allons tout faire pour honorer la mémoire de Serge Kampf en donnant tout sur le terrain et en nous amusant tous ensemble. Cela lui tenait tellement à coeur…
Le mot de la fin ?
Si je devais lancer un appel aux supporters, aux passionnés de rugby, ne manquez pas ce beau spectacle ! Un match des Barbarians c’est toujours quelque chose et nous allons tout faire pour essayer de battre les Australiens…