Le rugby passe par le jeu. Un jeu de passes pétillant. Place au spectacle, quitte à perdre. Attaquer depuis son en-but, au risque de se faire contrer. Le Barbarian Rugby Club est une institution. Des envolées à vous procurer des frissons, l’esprit Baa-Baas, on l’aime comme il est. On les avait quitté en juin 2015 lors de leur tournée en Argentine. C’était les adieux à la compétition de l’Agenais Jérôme Fillol. Les Bordelais Jean-Baptiste Poux, Heini Adams, Julien Rey étaient honorés de cette sélection. Fiers de revêtir un maillot défendu en d’autres temps par de légendaires et glorieux aînés. Une grande famille d’internationaux, par centaines, qui ont fait l’Histoire (avec un grand H) du rugby français.

Un rugby de rêve

C’est si bon de les savoir en action. Les Barbarians Français reviennent sur le devant de la scène. Qui plus est à Bordeaux ! Au prix d’une belle négociation, menée par Thomas Lombard et Denis Charvet, le BRC défiera l’Australie au stade Chaban-Delmas, le jeudi 24 novembre (20 h 45). C’est une riche idée d’avoir confié cette affiche de gala à Bordeaux, plus grand public d’Europe. Le président Laurent Marti apporte tout son soutien. D’ailleurs, son manager Raphaël Ibanez a été désigné entraîneur. De grands joueurs du Top 14 seront intronisés sur invitation. Puisque c’est ainsi que repose la philosophie des Baa-Baas. Avec la bénédiction évidemment des clubs auxquels ils appartiennent. Guy Novès, sélectionneur du XV de France, a promis de donner un coup de main. Ce match international sera l’occasion d’honorer la mémoire de Serge Kampf (président d’honneur).

Les All-Blacks en tournée à Agen

Flash back: un certain 1er mai 1980. Cette date marque les grands débuts des Barbarians à Agen. La bande à Jacques Fouroux fait ses armes contre l’Écosse. C’est quasi l’Équipe de France auteur du Grand Chelem de 1977. Sur la pelouse d’Armandie, opèrent les Cholley, Paco, Paparemborde, Palmié, Imbernon, Nieucel, le «casque d’or» J-P Rives, Skrela, Joinel, le «Caporal » Fouroux, Romeu, le «petit Prince» Codorniou… Le stade agenais servira à nouveau de cadre à la même affiche un 10 mai 1986. Puis, les amoureux de l’ovale gardent en mémoire l’événement qui fera date dans l’histoire d’Armandie, le fameux choc Barbarians – Nouvelle Zélande (27 octobre 1990). Dans les tribunes, se sont massés près de 10 000 personnes pour vibrer aux exploits des Dintrans, Benazzi, Cabannes, Berbizier, Denis Charvet, J-B Lafon face aux All Blacks, emmenés par Mc Dowell, Fitzpatrick, Whetton, et le buteur Grant Fox.

Un certain Ashley-Cooper

La ville de Bordeaux demeure un lieu privilégié: les Barbarians se sont produits à trois reprises: contre les Maoris (1988), contre les Fidji (1989), et le 1er novembre 2005 contre… l’Australie. Un défi relevé par August, Jalil Narjissi, Meeuws, Couzinet, James, Rabadan, Morlaes, Poitrenaud, Conrad Stoltz, Sireli Bobo, Elhorga, Garbajosa… Le stade Chaban-Delmas et ses 25 000 spectateurs avaient été gâtés par la qualité du spectacle: 7 essais dont 5 pour les Wallabies. Un jeune centre de 21 ans avait contribué à ce festival. Un certain Adam Ashley-Cooper ! Dix ans après, l’UBB vibre maintenant aux exploits d’une des étoiles mondiales… Il se pourrait d’ailleurs que l’ailier australien soit aligné par le sélectionneur Michael Cheika.

Par Dominique EMPOCIELLO

Pour : Le Républicain : http://www.lerepublicain.net/stade-chaban-delmas-...